Tapisserie Flamande, Bruxelles, vers 1600

Scène de triomphe romain
Tapisserie flamande, Bruxelles
Tissée en laine et soie – vers 1600
Dimensions : H : 350 cm – L : 327 cm

Description de la composition centrale :
A première vue, il s’agit d’une scène de triomphe antique : le généralissime ou l’empereur est vu de profil, tandis que son cheval regarde les spectateurs, comme s’il semblait conscient de l’importance de son cavalier et du moment.

En haut à gauche de la composition, on aperçoit une partie d’étendard qui claque au vent, porté par un centurion ; il y figure les deux lettres P. R, seconde partie de l’inscription   portée sur les étendards des légions romaines : S.P.Q.R., abréviation de SENATUS POPULUS/QUE ROMANUS, traduit littéralement par LE SENAT ET LE PEUPLE ROMAIN (et par extension « au nom du Sénat et du Peuple romain »).

Il s’agit peut être du Triomphe de César ; D’autres scènes de triomphe figurent dans des tapisseries flamandes, citons les triomphes de Scipion l’Africain, de Constantin, de Titus et Vespasien. 
Les deux centurions sont massifs et donnent une impression de force et de puissance. Ils peuvent protéger leur maître. Le profil du cavalier est d’un style  différent des visages des soldats. Le profil est acéré, le menton proéminent.
En haut à droite, on aperçoit les arches d’un pont qui mène à l’entrée de la ville. En contrebas, d’autres troupes sont en attente. Dans la partie supérieure du paysage, un arc de pierre, naturel, se découpe sur le ciel. S’agit-il d’une représentation exacte d’un site précis ?
La composition est ramassée et ne montre pas l’ensemble d’un triomphe qui comporte généralement une longue cohorte de légions et de prisonniers. Ce format presque carré fait plutôt penser aux tapisseries composant les tentures dites des Neufs Preux (voir la tapisserie de Bruxelles reproduite dans Göbel 1923, n°81, représentant César, l’un des neuf preux : César est figuré à cheval, de profil. Le cheval tourne également la tête vers le spectateur et deux licteurs, portant un faisceau de verges, accompagnent le héros).

La bordure : La composition centrale est encadrée d’une magnifique et très rare bordure à décor de fruits, de fleurs, de mascarons et de masques. Les bordures inférieure et supérieure sont ornées  d’un ruban formant un large feston, doublé de plumes d’autruche (symbole de pouvoir) et renfermant des petits motifs de pendentifs (?). Cette bordure est éminemment baroque. Les quatre coins de la bordure s’inspirent certainement des compositions de la fin du XVIe siècle du peintre italien Arcimboldo (1527 -1590)

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